La Renaissance du Phoenix

Adieu ! Croyances limitantes !

Adieu ! Angoisses ! horribles petits piaillements dans ma tête.

Défaire le lien, sabrer le contrôle, m’ouvrir aux chants de l’univers.

Débridée, délestée, désenclavée, désordonnée.

Je suis l’Âme Céleste.
Savoure l’incertitude, l’Inconnu, l’aventure, la soif des lendemains neufs.

La rivière suit son cours vers le grand large et je me prélasse dans son lit, entourée de toutes ces carcasses d’amphibiens, de coquillages et de mousse.

La vie est une rivière d’eau salée, une mer sans Mère, une aventure crayonnée dans un carnet de poche. Je griffonne l’aventure, le parfum des étoiles dans le sable qui picote et m’exalte.

Ô ! Vent des Suds embrasés, Viens à moi dans un murmure bleuté.

Des lucioles s’affolent,

Voguent vers mon intimité, mon cœur plein d’une innocence ouatée, de rires sanguinaires et de rêves.

Rêve d’amour, d’artiste, d’ailleurs.

J’ai brisé les chaînes de la génétique ; poisson volant, flottant dans le ciel noir moucheté de craie.

J’ai abandonné ce que je croyais être la source mais était l’enclos. J’ai sauté par-dessus la barrière grise, rejoint l’espace sans perspective, sans peur, sans jugement ; cet espace du cœur qui est aussi paysage de paix.

Sous la brise de ce lieu intime, alors que les rageurs veulent défaire le monde, je m’assois et m’installe dans une contemplation muette.

Les choses qui vibrent sont des éclairs de beauté, sous ma peau je les sens qui fleurissent de toutes parts, vaste champ sauvage dont je suis le petit terreau.

Grande libératrice : la lune me sourit, mon bassin s’aligne dans le sien, ronde comme une bille et blanche comme un Styx.

Mon reflet dans l’eau n’est pas celui que je connais : il y a trop de bonheur, pas assez de questions. Salut Toi, bienvenue ! Ce Toi qui es enfin Moi.

Une flambée d’oiseaux tournoient dans la vase des nuages bas, là où le soleil cache sa meilleure arme. Je m’évade parmi eux et avec la légèreté d’un écho, disparais pour toujours de ce silence confondant.

Parole désormais est mienne.

Parole qui m’incarne.

Et l’écriture pour défier le temps.

Du haut de ces années d’abîmes, mon cerveau cabossé a fini par se rassembler.

J’ai fini par me rassembler.

Tous ces petits morceaux d’existence noyés, ballotés, charriés par le torrent des larmes.

Aujourd’hui plus de brèche,

Plus de doute.

Seulement ma bouche béante offerte au ciel et lançant à l’univers cet appel sans appel : “Viens à moi, la Vie !”

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“To Whom the Bird should speak?”de Manish Pushkale